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La liste que vous m’avez envoyée est composée de membres presque tous opposés à
nos institutions. Je crois devoir vous proposer pour les remplacer d’autres personnes
dont vous trouverez la liste incluse. A Hantay et à Wicres, il m’a été impossible de
trouver un républicain.
Je viens d’apprendre que le nommé Delobel Louis, préposé à la surveillance de
l’octroi de La Bassée avait donné sa démission à la suite des ennuis que lui a crées
l’administration municipale, parce qu’il était républicain. On dit que Monsieur le
Maire compte le remplacer par un de ses hommes; j’ose espérer que Monsieur le Préfet
voudra bien y veiller.
Agréez, Monsieur le Préfet l’assurance de ma considération la plus distinguée.
O. Lenglin
25 novembre 1885.
Courrier de Monsieur E Guénez, banquier à La Bassée, à Monsieur Poirson, secrétaire
général de la préfecture du Nord, recommandant
« Monsieur Amédée Goudin, qui
appartient à une famille dont tous les électeurs sont républicains, il est le cousin de
Monsieur Goudin, conseiller municipal républicain qui fit passer Monsieur Cousin
devant la chambre des appels correctionnels de Douai… ».
12 décembre 1885.
Rapport du commissaire central de Lille à Monsieur le Préfet du Nord, au sujet de
Monsieur Martial Bomart.
J’ai l’honneur d’informer Monsieur le Préfet que le Sr Bomart (Martial), après avoir
été pendant vingt ans gardien de la maison d’arrêt de Lille, a été retraité ; puis pendant
deux ans il a été garde de nuit ou veilleur dans une filature, emploi qu’il a quitté par
suite de fermeture de l’établissement.
Il habite actuellement La Bassée avec sa sœur ; marié en 2
e
noces, il vit séparé de sa
femme à cause de l’inconduite de celle-ci qui est toujours à Lille.
La conduite du Sr Bomart a toujours été bonne.
Quant au Sieur Desmazières Fortuné, âgé d’environ 60 ans, il a été secrétaire de
commissaire de police à Lille, puis commissaire de police à Moulins Lille où il était en
fonction en 1853 et où il est resté 3 ou 4 ans.
Il a ensuite été nommé à La Bassée où il est resté quelques années.
Il a enfin quitté le commissariat pour se mettre commerçant mais il n’a pas très bien
réussi.
Le Commissaire central
14 décembre 1885.
ination su Sieur Bomart comme surveillant de l’octroi, par arrêté.
1886.
Courrier de Monsieur le Maire de La Bassée à Monsieur le préfet du
Nord.
« … Depuis quelques temps déjà nos recettes d’octroi diminuent sensiblement…
D’après une enquête sérieuse et les renseignements les plus probants ce déficit provient
de la fraude effrénée à laquelle se livrent à toute heure du jour les brasseurs de la
localité.
Nous avons un seul surveillant à la rétribution de 800 francs, mais cet employé ne peut
se trouver en même temps dans les divers points de la ville, et quand il se trouve dans
une rue, on remplit la cave d’un cabaretier dans une autre.